Août 2007

Préparation du mois d'octobre prochain : deux soirées au festival Musica de Strasbourg. Une nouvelle oeuvre d'Oscar Bianchi, qui clôture sa résidence de deux ans à nos côtés - MATRA, oeuvre vocale et méditation philosophique, commandée de concert avec les merveilleux Neue Vocalsolisten de Stuttgart. L'oeuvre met également en jeu trois solistes "très bas registre" (flûte basse, flûte à bec contrebasse, tubax), un traitement électronique et un ensemble de douze musiciens. Un montage de trois textes en tisse le livret : - Le Vigyana Bhairava Tantra, livre révélé du shivaïsme tantrique - Les écrits gnostiques de Maria Magdanela, découverts en 1945 à Nag Hammadi, en Egypte - et le De Rerum Natura de Lucrèce. Le 12 octobre .

Un peu plus tôt, le 10 octobre, nous reprendrons L'Nfer, un point de détail, la soirée pop de François Sarhan créée à l'Arsenal de Metz en 2006, où elle avait fait polémique. Dans une atmosphère fiévreuse et sarcastique, qui évoque les grandes heures du rock expérimental et semble invoquer le spectre de Zappa, une partition très serrée explore dans le détail les rythmes, hésitations, suspensions et reprises de la voix parlée ordinaire. La source musicale, ici, c'est l'énergie énonciative qui traverse un corps énervé; elle impose son rythme, module le phrasé, suscite l'écriture.
Le compositeur, comme un animateur radio qui se serait trompé de plateau, tire le fil d'une anecdote étrange qui en appelle à sa propre disparition. Et la musique se met en route, qui le suit, le dédouble, l'harmonise... Depuis son ordinateur portable, il lance les jingles qui interrompent le flux ou contredisent le propos. En guise de scherzo sont pastichés les spectacles religieux des télé-évangélistes américains, calqués au mot près, au sanglot près, sur la réalité obscène qui est désormais la nôtre.

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Oscar Bianchi